J’ai donc testé le tout nouveau réseau social Ello et j’ai découvert une chose: si Ello n’a pas de h au début, il a quand-même la haine avec un grand H pour les réseaux sociaux (les autres réseaux sociaux) ! Ces outils qui nous trompent, nous forcent la main, nous manipulent. Je reprends là le vocabulaire employé par les fondateurs de Ello, dans leur manifeste. Car manifeste, il y a. A lire avant d’entrer, si vous voulez savoir où vous mettez les pieds.
Je ne vais pas tout vous traduire ici, juste quelques phrases d’introduction, qui en disent long : « Votre réseau social est tenu par des publicitaires », « Vous êtes un produit qui est acheté et vendu ».
Ello, lui, se présente comme la défense contre les forces du mal : « Nous croyons qu’un réseau social peut être un espace pour connecter les gens, créer et célébrer la vie »… Ainsi, sur leurs profils, les fondateurs affirment qu’on peut changer le monde avec de belles choses et de bonnes intentions.
Personnellement, je ne suis pas friande de ce genre de prophéties. Mais qu’importe le discours finalement, si la promesse de transparence est tenue.
Quatre amis et des bugs
S’il y a une chose que je peux vous garantir : sur Ello, vous serez tranquilles ! C’est d’un calme ! Au début, ça repose. Mais très vite, on s’ennuie. Forcément, puisqu’il n’y a personne que vous connaissez (impossible d’importer ses contacts/amis de manière automatique… ).
Le réseau social se vante de recevoir 4000 demandes d’enregistrement par heure. Peut-être, mais moi, en attendant, je n’y ai pas constaté une activité folle. Les « Bruits » (on dit « Noise » sur Ello pour parler des activités des utilisateurs qu’on ne connaît pas) sont rares. Mais c’est normal, me direz-vous, puisque c’est tout nouveau. Et il faut savoir que pour se connecter à Ello, il faut avoir été invité. D’ailleurs, petite ironie de l’histoire, personnellement, c’est grâce à Facebook que j’ai pu aller sur l’anti-Facebook !
Point positif néanmoins : je confirme, sur Ello, il y a bien zéro pub. Et le site affirme qu’il n’y a pas de chasse aux données personnelles. Il promet que les adresses IP sont anonymisées. Ello explique ainsi qu’il sait ce que ses utilisateurs font de manière générale sur son site, mais pas ce que vous faites en particulier. Mieux, Ello comprend les internautes qui ne veulent absolument rien partager sur eux, même anonymement. Ello dit être « cool avec ça ». Promesse tenue donc : ici, pas de traque ni de matraquage publicitaire.
Un coup à jouer
Bien évidemment, il faut laisser un peu de temps à Ello pour s’installer, et aux utilisateurs pour s’habituer… Mais ce n’est quand-même pas gagné d’avance pour un nouveau réseau social. Je me rappelle de l’excitation avec laquelle je m’étais ruée sur GooglePlus. J’adorais, je créais des cercles, tout ça, et puis je me suis lassée. Tout recommencer à zéro, recréer une communauté, convaincre ses amis de tout quitter pour vous rejoindre… Google pne dirait pas le contraire : Plus n’a jamais réussi à faire mieux (ni aussi bien) que Facebook.
Là, avec Ello, c’est vrai, c’est différent. C’est à l’origine un petit réseau privé d’artistes très prisé et il débarque avec une toute nouvelle philosophie. Mais aura-t-il les reins suffisamment solides pour tenir sans pub ? On dit que ses fondateurs ont réussi une levée de fonds. Certains imaginent qu’ils pourraient un jour se financer grâce à des options payantes. Je ne voudrais pas faire ma rabat-joie, mais Zuckerberg aussi refusait la pub au début. Et Twitter… n’en parlons pas.
Aujourd’hui, beaucoup ressentent une overdose face à toutes les annonces commerciales nichées dans les discussions. Il y a clairement un coup à jouer pour Ello. Nous surveillerons ça de l’intérieur maintenant, puisque ça y est, nous sommes infiltrés chez les résistants ! Et si ça se plante, au minimum, ça aura fait réfléchir les géants sur leur modèle publicitaire.
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